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La fiscalité concernant les produits liés à la nicotine, tels que le tabac, la vape, le CBD et les sachets de nicotine, est au cœur des débats actuels dans l’Assemblée nationale. Dans le cadre du Projet de Loi de Finances pour 2025, plusieurs amendements visent à augmenter les taxes sur ces produits afin de générer des recettes substantielles pour l’État, estimées à plusieurs milliards d’euros. Ces propositions suscitent des inquiétudes parmi les fumeurs quotidiens, les vapoteurs et même les consommateurs de CBD. Alors que le marché parallèle du tabac continue de croître, les députés tentent de trouver un équilibre entre la santé publique et la nécessité de préserver les intérêts économiques des buralistes. Ce climat de tension reflète des enjeux bien plus larges, où la santé des citoyens et la fiscalité sont en perpétuel affrontement.
Les débats récents au sujet des taxes sur le tabac ont pris un tournant significatif avec la proposition d’amendements visant à augmenter le prix du paquet de cigarettes. Un amendement proposé par des élus de la Droite républicaine cherche à faire grimper le prix d’un euro, portant le coût totale à environ 13,10 euros. Ce changement pourrait se répercuter sur les consommateurs dès janvier 2025, rapportant à l’État entre 1,5 et 2,5 milliards d’euros, une somme non négligeable dans un paysage économique tendu.

Historiquement, l’augmentation des prix des cigarettes a démontré son efficacité dans la réduction de la consommation. Selon des statistiques, le tabagisme quotidien a baissé de 28,6 % à 24,5 % entre 2014 et 2022, parallèlement à l’augmentation du prix moyen du paquet, qui a grimpé de 7 euros à 10,50 euros. Des pays comme le Royaume-Uni et l’Irlande, qui appliquent des taxes plus élevées, ont également observé des tendances similaires. L’idée ici est d’encourager une diminution du tabagisme afin de rendre la population moins dépendante de la nicotine, qui est responsable de 75 000 décès par an en France. Les députés espèrent que cette hausse fiscale ne se limite pas à remplir les caisses de l’État, mais améliore également la santé publique.
Le cannabidiol (CBD) n’échappe pas non plus à l’œil vigilant des législateurs. Plusieurs députés proposent l’instauration d’une taxe sectorielle de 5,5 % sur le CBD, une mesure qui pourrait rapporter environ 50 millions d’euros dès la première année. Cette initiative soulève cependant des questions sur le bien-fondé de la taxation de produits censés être utilisés pour leurs effets thérapeutiques.
Des études récentes mettent en avant des effets potentiellement néfastes de l’utilisation du CBD, notamment des risques de fonctionnement cérébral altéré. Avec environ 10 % de la population française ayant déjà consommé du CBD, le ministère de la Santé a estimé qu’une régulation stricte est nécessaire. Cela pourrait éviter une consommation irresponsable, en particulier parmi les jeunes adultes, qui sont de plus en plus attirés par ces produits.
Le marché de la vape, plutôt en plein essor, est aussi menacé par cette nouvelle vague de taxation. Actuellement, les produits de vapotage ne sont pas soumis à une taxation spécifique en France. Un amendement a été proposé pour instaurer une accise de 15 centimes par millilitre de liquide de vape. Pour un flacon de 10 ml, cela représenterait une augmentation d’environ 1,5 euros au prix final. Ce changement pourrait générer entre 150 et 200 millions d’euros annuels pour l’État, mais à quel prix pour les consommateurs ?

Les députés estiment nécessaire de réguler le marché du vapotage pour limiter l’accès aux mineurs et empêcher que ces produits ne soient perçus comme une alternative à la cigarette chez les jeunes. Nombre de pays voisins, comme l’Italie et l’Allemagne, appliquent déjà des systèmes de taxation sur les produits de vapotage. Cette régulation pourrait également permettre de contrôler les volumes de produits vendus, fournissant une vue d’ensemble plus claire sur les tendances de consommation.
Les sachets de nicotine, un produit moins connu mais qui a vu son utilisation croître, n’échappent pas aux discussions fiscales. Actuellement, leur vente n’est régulée par aucune loi en France, ce qui pose des problèmes de sécurité publique. En effet, des études de l’ANSES montrent que ces sachets sont souvent associés à des appels aux centres antipoison, en particulier chez les jeunes consommateurs.
Charles de Courson a proposé un amendement pour encadrer la vente de ces produits, qui inclurait l’interdiction de vente aux mineurs et l’applicable d’une accise de 22 euros pour mille grammes de produits. À terme, ces règlementations pourraient rapporter jusqu’à 200 millions d’euros à l’État. Ce type de taxation découle d’une intention claire de protéger la santé publique tout en générant des revenus, un double objectif louable mais complexe à mettre en œuvre.
| Produit | Taxe Proposée | Recette Estimée |
|---|---|---|
| Paquet de Cigarettes | +1€ | 1,5 à 2,5 milliards € |
| CBD | 5.5% | 50 millions € |
| Liquides de Vape | 15 centimes/ml | 150 à 200 millions € |
| Sachets de Nicotine | 22€/1000g | 200 millions € |
Les consommateurs de nicotine font face à un paysage en pleine mutation, entre réglementations et augmentations fiscales. Philip Morris, British American Tobacco ou Japan Tobacco International, parmi d’autres, surveillent de près ces évolutions, qui pourraient influencer leurs parts de marché et leur stratégie future. Les débats actuels soulignent que la lutte contre le tabagisme et l’utilisation nocive de différents produits à base de nicotine ne peut se faire sans un cadre législatif solide et innovant.